LINH JAY
« l’eau, source de vie… »
« J’ai profité des nuits éclairées par la Lune pour capturer des images de rues d’Aubepierre-sur-Aube. Avec le système time-laps, on voit le ciel étoilé qui bouge et la lumière qui glisse doucement sur les murs, fenêtres, chemins, bâtiments agricoles, etc... C’est une matière très intéressante et presque magique. On sort de « l’ordinaire ».
L’arrivée à la résidence de Rita Meharg, poétesse, anthropologue et bergère, nous a permis de développer le projet vidéo, visiter différents lieux aux alentours et rencontrer des habitants . De plus, nous avons passé une nuit à la source de l’Aube, près de Auberive où j’ai capté des images nocturnes de sous-bois. Rita va écrire un texte lié à mes images (paysages, entretiens avec Romaric Leconte, Christian Jacquemin…) sous forme de sous-titre ou de voix-off.
En parallèle de mes images qui illustrent une sorte de déambulation nocturne à Aubepierre-sur-Aube, le texte de Rita raconte l’histoire de l’eau, la rivière de l’Aube, ses sources et ses créations.
Pendant la visite du musée d’archéologie Trésor de Vix à Châtillon, j’ai découvert les Ex-voto gallo-romains, en particulier la figure de femmes enceintes retrouvées au source de Douix qui montre l’importance des sanctuaires des eaux. J’ai pu récupérer quelques photos de sculptures grâce aux rencontres de Isabelle Coudrot et de son mari à la Maison Laurentine. Je désire utiliser l’image d’une de ces sculptures dans la vidéo.
A la fin de la résidence, j’ai fait 7 tirages dont 14 photos et les encadrements grâce à l’aide de Pierre Bongiovanni. Cette série se trouve conservée à la Maison Laurentine en attente de l’exposition estivale de 2023. L’ensemble des prises de vue présente un bâtiment agricole en métal du village sous les expositions de différentes sources de lumières (la Lune et les passages de voitures dans la nuit).
J’ai réalisé en parallèle une autre recherche sur les enluminures des Manuscrits de l’Abbaye de Clairvaux : les motifs géométriques, décoratifs ou illustrations autour le thème de l’eau à partir des enluminures.
Je suis très touchée par la gentillesse de Marie-Solange, son énergie de travail, son courage et son partage de la vie quotidienne durant ma résidence. Grâce à sa connectivité, Marie-Solange m’a mise en relation avec plusieurs personnes du pays. Comme échangé avec Rita, je suis arrivée dans ce lieu extraordinaire, étrangère, et comme par magie, les gens viennent vers moi et me montrent des choses avec beaucoup de générosité.
La résidence m’a donné une occasion de faire de la captation vidéo et des expérimentations numériques, dans l’objectif de construire un nouveau récit entre textes et images. Elle est un cadre de travail élargi, me permettant d’accéder à des expérimentations, des formes de recherche mais aussi à des rencontres de transmission et de création ».