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Chaire de philosophie à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu

Président du Conseil scientifique : Frédéric Worms

Titulaire de la Chaire : Cynthia Fleury

 

 

 

Les enjeux de la Chaire

 

Dès janvier 2016, la chaire de philosophie de l’hôpital Hôtel-Dieu s’est ouverte à tous publics. Elle est particulièrement destinée à former les résidents et patients de l’hôpital, le personnel hospitalier, les médecins, les familles des patients, et les citoyens en règle générale.

 

Pourquoi en France ? Que cette initiative prenne son origine et sa place en France paraît évident, dans la mesure où elle s’inscrit dans une longue tradition humaniste, où les droits de l’individu et du citoyen sont promus et réinventés constamment, où science et conscience partagent un même destin depuis la Renaissance, où la question du soin est un souci public.

 

Pourquoi L’Hôtel-Dieu ? Parce que son histoire raconte celle de la transformation de l’Institution-hôpital. Le plus vieil hôpital de la Capitale, dont le passé allie la charité et l’enfermement sécuritaire. Et, désormais, l’une des plus belles incarnations de l’assistance publique. Un condensé historique de l’évolution de la santé publique et du soin porté aux êtres. Un hôpital qui aujourd’hui réinvente son avenir et son ouverture. Et qui symboliquement forme la fonction critique de trois grands piliers de la/(l’île de la) Cité, à savoir : la Préfecture de Paris, le Palais de justice et Notre-Dame. 

 

Tel est l’enjeu d’ailleurs de cette chaire : réinventer la relation au soin, à la maladie, à la vie ; et aux autres. Ces autres étant successivement ceux qui nous secourent, nous sauvent et nous soutiennent. Et qui peuvent aussi tomber malades. 

 

En somme, faire du soin la première matrice d’empowerment. 

 

Trois axes d’enseignement et de recherche structurent les enseignements : 1) l’approche existentielle du soin ou comment le soin est la première matrice de la subjectivation, de l’émancipation d’un sujet. 2) L’approche institutionnelle du soin ou comment il faut lutter contre la nocivité de nos organisations, et notamment hospitalières. 3) L’approche politique du soin ou comment l’hôpital est au cœur de la ville résiliente, ou comment santé publique et santé individuelle s’articulent, ou comment le premier test de crédibilité de la citoyenneté reste la santé.

 

La maladie, pour être guérie, demande certes d’être objectivée. Le seul problème de cette méthodologie est d’annihiler le sujet. Or, il n’y a pas de maladie, mais un sujet malade, qui se vit comme sujet et non comme malade. Le soin nécessite de considérer aussi cette singularité.

 

Par ailleurs, l’hôpital, est plus que jamais, dans un contexte sociétal performatif d’allongement de la vie, de jeunisme et d’esthétisme du corps, le lieu où l’âme et le corps des individus disent leur vérité. Le lieu, aussi, où peut être construite une pensée de la volonté plus féconde et efficace, humble et dénuée de toute puissance.

 

L’hôpital est l’espace-temps de la singularité : la naissance, la maladie, l’accident, le suicide, la mort. Et pourtant aucune autre institution ne dit autant la chosification de l’être et de ce qu’il traverse comme épreuves. Encore une fois, il ne s’agit pas de stigmatiser le corps médical. Il s’agit simplement de faire de l’hôpital le lieu de vie et de réflexion, d’entraide et d’itinérance, qu’il est substantiellement.

 

La chaire proposera des conférences, des séminaires, selon plusieurs formats, et tout le long de l’année. Elle traitera principalement de philosophie, sachant que la philosophie peut être analytique, politique et/ou morale, qu’elle englobe autant la métaphysique, l’éthique, que la question scientifique et technique. Elle invitera des professeurs, chercheurs et conférenciers étrangers à s’exprimer également. Elle proposera un lieu où des rencontres plus informelles peuvent exister, en face-à-face, en petits comités/ateliers, ou plus classiquement lors de cours magistraux. Elle proposera des modules de formation à l’attention des personnels hospitaliers et des médecins, tenant compte de leurs questionnements existentiels et professionnels.

 

L’hôpital doit devenir un lieu ouvert, de circulation et d’échange des savoirs. Un espace public citoyen et scientifique. Son modèle reste l’université. Dans un moment où l’hôpital est attaqué de toutes parts, l’inscription de la chaire en son sein, rappellerait son inestimable nécessité dans la cité.

 

La Chaire aimerait dédier un volet de son enseignement et de sa recherche à l’articulation soin/art ou comment l’art accompagne la transition identitaire des soignants et des patients. Dans ce cadre-là, elle a déjà lancé différents projets d’expositions, de récits de patients, et d’ateliers notamment avec les enfants sur l’éducation thérapeutique.

 

C’est plus précisément pour ce volet-là qu’elle sollicite une subvention de la Fondation Sakura d’un montant de 10.000 euros/pluriannuel renouvelable sur trois ans.

Chaire de philosophie Hôtel-Dieu

 

 

LA Chaire fonctionne selon deux dynamiques :

 

  • Top down, où le conseil scientifique de la Chaire élabore la maquette pédagogique des cours magistraux, des séminaires d’enseignement et de recherche, à destination de la formation initiale et continue.

  • Bottom up, où la chaire va dans les services hospitaliers, à leur demande, créer des modules ad hoc, à destination des soignants, des patients, principalement dirigés par les praticiens.

 

 

Les Modules

 

 

  1. Les Cours magistraux 

 

Ils sont ouverts à tous publics, amphithéâtre Lapersonne/Hôtel-Dieu. 

Différents cours inédits, chaque année, seront ouverts à tous. Le premier, en janvier 2016. Les suivants, en septembre 2016.  Fréquence : 2 heures par semaine (hors vacances scolaires et universitaires). 

 

Cours magistral inaugural : Introduction à la philosophie à l’hôpital : notions et textes (Cynthia Fleury, Frederic Worms)

Prochains cours autour des thématiques suivantes : le Vivant : humain et non humain /La santé et le politique/Le corps dans la démocratie : de l’enfance à la vieillesse/La technique et ses limites, éthique et science, la question du post-humanisme/Santé et environnement/Sciences cognitives et soin/Cultures du soin et de la douleur dans le monde/etc. 

 

  1. Les séminaires à l’attention du corps soignant

 

Ils sont co-conceptualisés avec la direction de l’hôpital pour répondre aux enjeux éthiques, théoriques et pratiques des médecins et du personnel soignant de l’hôpital. Pour s’insérer au mieux dans l’agenda des praticiens, ils seront de différents formats (modèle intensif sur quelques jours ; modèle régulier sur le semestre). 

 

  1. Les séminaires à l’attention des familles et des patients

 

Ils sont co-conceptualisés avec les associations de patients. Ils seront liés également à la thématique générale de santé, choisie chaque année par le ministère de la santé et la haute autorité de santé. Ils peuvent être de différents formats.

 

  1. Les séminaires interdisciplinaires à l’attention des familles, des patients, et du corps hospitalier et soignant

 

C’est là une spécificité de la Chaire philosophique de l’Hôpital : créer un séminaire de pratiques et de regards croisés, permettant de poser un diagnostic clair sur les politiques de santé publique, ses dysfonctionnements, et comment des solutions peuvent émerger, voire être expérimentées en projets pilotes. C’est également un espace de rencontres plus informelles permettant de vivre plus directement ces nouvelles relations (certes asymétriques, mais non inégalitaires) entre les différents maillons de la chaîne du soin. 

 

La Chaire sera par ailleurs un lieu de vie. Des permanences seront organisées afin d’orienter tous ceux qui veulent participer aux travaux de la Chaire et/ou assister à ses cours. La Chaire pourra également proposer une journée par semaine ou par quinzaine, la mise en place d’un CMP (en partenariat avec la CUMP locale/CMP d’arrondissements).

 

  1. 5) Le Séminaire international d’étude sur le soin (Sies) : ce séminaire fait partie de la convention mise en place avec l’Ens où il est installé ainsi qu’au Centre Georges Canguilhem (Université Paris Diderot, ULB et UniLausanne)

 

  1. Les DU co-brandés avec les partenaires de la Chaire

 

  1. La co-tutelle de doctorants avec les écoles doctorales des institutions académiques partenaires

 

  1. Les cours en ligne. 

Les cours magistraux seront filmés, accessibles sur une chaîne youtube.

Á terme, la création d’un MOOC est prévue.

 

  1. Le lien avec le service civique. 

Les personnes âgées de 16 à 25 ans peuvent demander à effectuer leur service civique à la Chaire. Pour En savoir

 

  1. Hôtel à projets pour accueil de projets et de protocoles de recherche et Fab Lab autour de la santé

Les projets ou protocoles de recherche seront sélectionnés par le conseil scientifique.

La Chaire est partenaire du Challenge E-pocrate de Paris V-Descartes. 

 

  1. Programme « Hôtel-Dieu hors les murs »

Les modules de la Chaire peuvent avoir lieu ailleurs, dans les écoles ou d’autres hôpitaux, dans le but de former et de créer des événements et ateliers spécifiques avec les équipes locales. Notamment à destination des collèges et lycées.

 

Statut & partenariats académiques de la Chaire :

 

La Chaire de Philosophie à l’hôpital Hôtel-Dieu s’inscrit dans une convention bipartite entre : l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’École normale supérieure (E.N.S).

 

Elle est liée aux partenaires académiques et hospitaliers suivants :

 

  • Chaire Hospinnomics (PSE)

  • Centre Virchow-Villermé (AP-HP)

  • SAMU & CUMP (Necker)

  • Formation initiale et continue (PAris V)

  • Université des patients (Paris VI/UPMC)

  • Laboratoire iLumens (Paris°V)

  • Challenge E-pocrate/Living Lab/Paris V 

  • Ecole éthique de la Pitié-Salpêtrière

  • Chaire Unesco de la santé sexuelle et des droits humains

  • Programme « La personne en médecine » Paris VII

  • Fédération hospitalière de France (FHF)

  • DPUA Direction des patients usagers et associations (AP-HP)

  • CHU Clermont-Ferrand et Université d’Auvergne

  • Centre d’éthique clinique de Cochin

 

 

Conseil scientifique

Frédéric Worms (ENS) : Président du Conseil scientifique

Marie Gaille (CNRS)

Pierre Corvol (Collège de France)

Jean-Claude AMeisen (CCNE, Inserm)

Florence Caeymaex (Univ libre de Bruxelles)
Marc Crépon (ENS)
Cynthia Fleury : titulaire de la Chaire,
Céline Lefève (Paris VII)
Claire Marin
Jean-Marc Mouillie
Jean-Luc.Nancy
Jean-Philippe PIERRON (Lyon III)
Didier Sicard  (ex-CCNE)
Jeanne Szpirglas (inspectrice de l’éducation nationale)
Nathalie Zaccai-Reyners 

Antoine Tesnière (Fac de medecine Paris V)

 

 

 

 

Plusieurs modules sont envisagés pour témoigner du soin comme empowerment, sachant qu’ils ne pourront être tous réalisés qu’à la condition de récupérer d’autres financements. 

 

Un fonctionnement véritablement opérationnel de ce pôle (art/soin) nécessite entre 50.000 et 80.000 euros par an. 

 

 

  • Nous possédons déjà en interne, plusieurs ressources académiques pour lancer des ateliers : 

    • A destination des enfants, avec Claire Marin, qui travaille sur « comment dessiner la maladie ». Hôpital Necker

    • A destination des étudiants de médecine, avec Céline Lefevre, qui utilise le corpus cinématographique pour dire la relation entre soignants et soignés, la question de la douleur, de la convalescence. Ce cours, qui est à destination des étudiants, pourrait s’ouvrir à d’autres publics.

    • Une exposition, sur le schéma des « récits de patients » serait à mettre en place à l’Hôtel-Dieu, sachant qu’un grand nombre de patients sont des « artistes » plus ou moins confirmés, qui utilisent leur art pour traverser la maladie et son expérience. Notamment avec la ressource interne de la Chaire, de l’Université des Patients (UPMC/Paris VI). L’exposition pourrait être parrainée par un binôme de personnalités issues du monde de l’art et de la santé.

    • Des modules vidéo pourraient être également mis en place, et diffusés sur le site et la newsletter de la Chaire, interrogeant des artistes de renom et leur expérience du soin. 

 

Les expositions peuvent trouver parfois des financements spécifiques. 

La Chaire a une politique de gratuité concernant ses événements majeurs pour défendre précisément une appropriation de sa démarche. En revanche, des modules à destination de la formation continue pourraient être mis en place, en année 2 ou 3, et seraient susceptibles d’être plus rémunérateurs. Idem pour un MOOC et un DU. Mais les budgets pour réaliser ces deux derniers chantiers sont extrêmement conséquents (80.000/150.000€).

 

 

Dans la mesure du possible, la Chaire valorise toujours ses différents modules. Ses cours sont filmés et diffusés sur différentes plates-formes. Des comptes-rendus sont disponibles en ligne ; un doctorat pourrait être initié sur ce sujet ; un catalogue édité à terme (si une exposition était conçue).

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